Pour bien naviguer, il faut encore savoir où aller. La question de la détermination d’une politique extérieure pour les Etats fut toujours une question d’objectifs et de compromis. Certes des considérations culturelles ou idéologiques peuvent se poser mais il est indéniable que l’intérêt de l’Etat prime souvent sur celles-ci.
Ainsi par exemple, que la Russie ait été tsariste ou soviétique, son objectif fondamental fut l’accès à la mer. Quand Staline annexe les Etats baltes à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale pour contrôler la façade baltique, il ne fait que marcher dans les pas tracés par Catherine II et Potemkine quand eux annexèrent la Crimée pour la même raison.
Ainsi il faut comprendre les intérêts et les perspectives de chaque puissance mondiale pour efficacement spéculer sur l’avenir.
Et comme je l’ai démontré dans ma précédente chronique, l’intérêt des Nations sera le maintien de leur croissance et la garantie de leurs approvisionnements. Et la géographie y joue un rôle prépondérant.
Alors je vous invite à me suivre lors des prochains mois lorsque je traiterai un à un les différents acteurs de la scène internationale pour essayer de déterminer leurs perspectives d’avenir et les stratégies ouvertes à ceux-ci pour tirer leur épingle du jeu.
Mais d’abord, dans cette introduction, laissez-moi vous préciser ce qui sera commun à tous ses acteurs.
En premier lieu, comme je l’ai dit, c’est l’approvisionnement. Certaines ressources ne se trouvent que sur le territoire de certaines Etats seulement. Ceux-là auront donc un avantage considérable vu qu’ils pourront dicter leur volonté à leurs clients potentiels et ces clients devront se faire concurrence pour avoir un accès privilégié.
Mais l’approvisionnement sera aussi une question de coût. En effet, chercher des ressources trop loin fait perdre tout intérêt à la transaction car le prix bas des ressources peut être explosé par un coût de transit trop élevé. Alors les Etats devront forcément revoir leurs stratégies pour que celles-ci soient moins mondialisées et plus localisées.
En second lieu, il faudra également garantir la croissance. En cela favoriser la consommation interne sera un levier clef mais l’export aura une part à jouer également. Il faudra donc se garantir des marchés clairs et déterminés. Ceux-ci aussi devront être proches géographiquement.
Cette “régionalisation” du monde aura donc pour effet de créer de grands ensembles qui devront traiter les uns avec les autres. Leur compétitivité sera déterminée par leur avancée technologique mais aussi leur cohérence interne et le niveau de leur intégration.
En dernier lieu, ce qui jouera un rôle crucial, c’est la diplomatie. Jamais les relations internationales ne furent aussi délétères depuis 1991, et jamais n’avons nous eu besoin d’avoir de meilleures relations. Il faudra donc clarifier, déterminer des priorités et tendre la main. Il ne s’agira pas d’être amical avec tout le monde, ou de tout tolérer. Mais il faudra être clair sur ce que l’ont fait et abandonner les postures de pur principe qui ne mènent à rien. Il faudra choisir ces batailles. Mais celles que l’on choisira de mener, il faudra les mener jusqu’au bout.
Alors armé de ces considérations, nous pouvons entamer notre discussion sur les grands acteurs. Nous étudierons d’abord les Etats-Unis, avant d’étudier la Chine, puis l’Europe, la Russie, l’Inde, la Turquie et enfin le Brésil et les autres ensembles tels que le Moyen-Orient, l’Austranasie et l’Afrique.
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